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Radiotéléphonie mobile :
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La radiotéléphonie mobile,
qui peut sembler à certains un simple phénomène de
mode, correspond en fait à une véritable révolution
structurelle et organisationnelle de notre société. Demain,
les téléphones ne seront plus liés aux lieux, mais
aux personnes. L'information pourra circuler plus vite et mieux, surtout
si l'on intègre dans ce schéma les progrès simultanés
des moyens informatiques portables.
Aujourd'hui, nous disposons de toute la technologie nécessaire pour réaliser cette mutation. Néanmoins, cela suppose la mise en place d'une infrastructure importante, qui s'avère très coûteuse. Un des problèmes majeurs des opérateurs actuels est donc d'optimiser la conception de cette infrastructure, de façon à réduire les coûts et surtout à assurer une qualité de service irréprochable. Quelques chiffres sont nécessaires. En France, le déploiement du troisième réseau mobile va couter 2 milliards d'écus. Le nombre d'abonnés GSM en Europe est passé de quelques dizaines de milliers en 1990 à presque 8 millions fin 1996. En quelques années, la technologie micro-cellulaire va multiplier par 10 le nombre d'abonnés (40 millions d'abonnés attendus vers l'an 2000 et 80 millions en 2010). Cette augmentation dépasse largement les capacités des opérateurs nationaux et nécessite la création d'alliances internationales pour la mise au point d'outils de déploiement performants.
Le consortium ARNO s'est fixé pour
objectif de résoudre le problème global de l'optimisation
des réseaux de radiotéléphonie mobile (positionnement
et paramétrage des antennes) en utilisant des moyens informatiques
matériels et logiciels modernes. Ce problème est un problème
d'optimisation NP-complet, dont la complexité croît exponentiellement
avec le nombre de variables considéré. Les outils logiciels
algorithmiques classiques ne peuvent résoudre en un temps raisonnable
ce genre de problème. Le consortium a donc prévu de tester
des méthodes informatiques nouvelles, dites heuristiques : les algorithmes
génétiques, le recuit simulé et les réseaux
de neurones. Ces méthodes ont en commun une certaine philosophie
de l'optimisation. Elles ne cherchent pas à construire de façon
progressive une solution au problème posé,
mais au contraire explorent l'espace des solutions valides complètes
de façon aléatoire mais guidée. Chaque méthode
dérive à la base de l'observation d'un processus d'optimisation
naturel : le refroidissement des métaux pour le recuit simulé,
la sélection naturelle pour les algorithmes génétiques,
et le système nerveux pour les réseaux de neurones. Par la
suite, des outils mathématiques variés ont permis de mieux
comprendre leur fonctionnement et d'en améliorer les performances,
en s'éloignant éventuellement de leur fondement théorique.
Du point de vue matériel, les méthodes
à tester s'y prêtant particulièrement bien, le consortium
a prévu leur implémentation sur calculateurs massivement
parallèles. De cette façon, il devrait être possible
de résoudre des problèmes de taille réelle en un temps
raisonnable, et ainsi de comparer les différentes méthodes
sur des cas réels. L'ordre de grandeur d'un problème réel
est par exemple 1000 antennes à positionner et paramétrer.
Le consortium est composé de cinq partenaires : trois français, un allemand et un anglais. Le CNET (Centre National d'étude des Télécommunications) de Belfort a en charge la modélisation du problème et la fourniture de cas tests. Le LGI2P, laboratoire de l'école des Mines d'Alès doit tester les algorithmes évolutionnaires hybrides (mélange d'algorithmes génétiques et de recherche locale). GMD, groupe public allemand versé dans le calcul intensif, doit explorer une forme particulière d'algorithmes génétiques. L'Université de Cardiff (Grande Bretagne) s'occupe plus particulièrement du recuit simulé. Enfin, ECTIA doit évaluer l'apport des réseaux de neurones.
Le projet ARNO, d'une durée de 28 mois, a débuté en janvier 1997. L'Union Européenne apporte son soutien à hauteur de 974 980 écus. La région des Pays de Loire, pour sa part, soutient le projet en contribuant pour 200 000 F aux travaux d'ECTIA.
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